#78: Continue, 1899 — Ernest Hemingway (En/Fr)
(English)
The hardest lesson I have had to learn as an adult is the relentless need to keep going, no matter how broken I feel inside
This truth is raw and universal. Life doesn’t stop when our hearts are heavy, our minds are fractured, or our spirits feel like they’re unraveling. It keeps moving — unrelenting, unapologetic — demanding that we move with it. There’s no time to pause, no pause for repair, no moment of stillness where we can gently put ourselves back together. The world doesn’t wait, even when we need it to.
What makes this all the harder is that no one really prepares us for it. As children, we grow up on a steady diet of stories filled with happy endings, tales of redemption and triumph where everything always falls into place. But adulthood strips away those comforting narratives. Instead, it reveals a harsh truth: Survival isn’t glamorous or inspiring most of the time.
It’s putting on a mask of strength when you’re falling apart inside. It’s showing up when all you want to do is retreat. It’s choosing to move forward, step by painful step, when your heart is begging for rest.
But we persevere.
That’s the miracle of being human — we persevere. Somewhere in the depths of our pain, we find reserves of strength we didn’t know we had. We learn to hold space for ourselves, to be the comfort we crave, to whisper words of hope when others won’t. Over time, we realize that resilience isn’t loud or grand; it’s a quiet dolt, a refusal to let the weight of life crush us completely.
Yes, it’s messy. Yes, it’s exhausting. And yes, there are days when it feels nearly impossible to take another step. But even then, we move forward. Each small step is a testament to our resilience, a reminder that even in our darkest moments, we’re still fighting, still refusing to give up.
That fight — that courage — is the quiet miracle of survival.
(Francais)
La leçon la plus difficile que j’ai eu à apprendre en tant qu’adulte est le besoin incessant de continuer, peu importe à quel point je me sens brisé à l’intérieur.
Cette vérité est brute, sans filtre et douloureusement universelle.
La vie ne s’arrête pas quand nous sommes épuisés, quand nos cœurs sont brisés ou quand nos esprits se sentent usés.
Elle continue de bouger — inébranlable, indifférente — exigeant que nous suivions le rythme.
Il n’y a pas de bouton pause pour le chagrin, pas de pause pour la guérison, aucun moment où le monde se retire gentiment et nous permet de nous réparer.
La vie attend de nous que nous portons nos fardeaux en silence, que nous avançons malgré le poids de tout ce que nous portons à l’intérieur.
La partie la plus cruelle ? Personne ne nous prépare vraiment à cela. En tant qu’enfants, on nous raconte des histoires de résilience avec des fins nettes et pleines d’espoir — des récits où la douleur a un sens et où chaque tempête se dissipe pour révéler un horizon lumineux.
Mais l’adulte que nous devenons nous enlève ces illusions réconfortantes. Il nous enseigne que survivre est rarement poétique.
Le plus souvent, il s’agit de se montrer quand on préférerait disparaître, de sourire à travers une douleur invisible aux yeux des autres, et de continuer malgré la sensation d’être en train de se défaire de l’intérieur.
Et pourtant, d’une manière ou d’une autre, nous persistons.
C’est le miracle discret d’être humain.
Même lorsque la vie est implacable, même lorsque l’espoir semble lointain, nous continuons d’avancer.
Nous trébuchons, nous nous brisons, nous tombons à genoux — mais nous nous relevons.
Et ce faisant, nous découvrons une force que nous ne savions pas avoir. Nous apprenons à nous réconforter de la manière dont nous aurions voulu que les autres le fassent. Nous devenons la voix de réassurance que nous recherchions autrefois.
Lentement, nous réalisons que la résilience n’est pas toujours liée à de grands actes de bravoure ; parfois, c’est juste un murmure — “Continue”.
Oui, c’est épuisant. Oui, c’est injuste.
Et oui, il y a des jours où le poids de tout cela semble insupportable. Mais chaque petit pas en avant est la preuve que nous n’avons pas abandonné. Que nous nous battons encore, que nous tenons encore, que nous refusons de laisser l’obscurité nous engloutir.
Cette défiance tranquille — choisir d’exister, d’essayer, d’espérer — est la chose la plus courageuse que nous puissions faire.